
Le Gouvernement du Rwanda vient de réagir à son exclusion à la réunion virtuelle tenue le 04 mars 2024, du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union Africaine pour examiner la situation dans l’Est de la RDC et le déploiement de la Mission SADC en RDC (SAMIDR).
Dans une lettre adressée au président en exercice de l'Union Africaine, gouvernement du Rwanda a également souligné avoir appris avec une grande inquiétude que l'un des objectifs de la réunion sont l'entraînement du déploiement du SAMIDRC, et évaluation du soutien possible que l’Union Africaine et d’autres acteurs stratégiques les partenaires pourraient s’étendre au SAMIDRC.
Le Rwanda qui n'était pas invité à participer à cette reunion, demande que les points à l'ordre du jour de ladite réunion doivent lui être transmis avec référence à la déclaration du Président de l'Union Africaine commission du 21 février 2024 et la lettre du 12 février 2024 adressée au Président du Conseil de sécurité des Nations Unies, le gouvernement du Rwanda appelle l’Union Africaine à considérer la menace pour son pays et la région dans son ensemble, du déploiement de la SAMIDRC.
"SAMIDRC combat aux côtés d'une coalition dirigée par les FARDC qui comprend les Forces génocidaires des FDLR, groupes armés locaux à caractère ethnique alliés aux FDLR sous l’égide de Wazalendo, et les forces armées Burundaises sous accord bilatéral, ainsi que des mercenaires Européens et des soldats privés Sociétés de sécurité militaire dont une associée à l'ancienne Blackwater, tel que rapporté par le groupe d'experts des Nations Unies sur la RDC en décembre 2023", souligne le gouvernement Rwandais dans sa lettre.
Pour le Rwanda, la SAMIDRC, en tant que force offensive travaillant en appui aux FARDC pour le retour de la paix dans la partie Est de la RDC, ne peut remplacer un processus politique qu'il estime selon sa lettre être bloqué par le gouvernement de la RDC. Ce qui pousse Kigali à exhorter l'UA à ne pas autoriser l'intervention du SAMIDRC en RDC.
"L'Union Africaine est priée de ne pas « autoriser » ni financer SAMIDRC. La crise actuelle dans l’Est de la République Démocratique du Congo remonte à 30 ans, lorsqu'en juillet 1994, la défaite rwandaise, gouvernement génocidaire et forces qui comprenaient les fameux Interahamwe les milices ont fui vers ce qui était alors le Zaïre. Au lieu de désarmer les forces génocidaires vaincues, le gouvernement Zaïrois soutenu par des acteurs étrangers les a aidés à se réorganiser, et ils sont maintenant connus sous le nom de Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). La milice génocidaire FDLR est devenue une menace permanente pour le Rwanda a exporté l’idéologie du génocide vers la RDC, cela a conduit à la persécution et au déplacement de centaines de milliers de personnes, membres des Tutsi Congolais qui a ensuite fui vers le Rwanda et d'autres pays de la région", estime le Rwanda.
Selon sa même lettre, le Rwanda souligne qu'en 2013, la Brigade d'intervention de force (FIB) dirigée par la SADC a été créée pour lutter contre les groupes armés illégaux en RDC, ont décidé sélectivement de combattre le M23 et a refusé de s'attaquer aux FDLR et aux Forces démocratiques alliées (ADF).
Ce que pensent les citoyens lambda
Bien que le Rwanda accuse la RDC d'avoir expulsé unilatéralement la force régionale de l'EAC déployée au Nord-Kivu dans le cadre du processus de Naïrobi et demandé aux membres de l'Organisation d'effectuer une visite sur le terrain dans la région des Grands-Lacs pour soit disant être témoin de la réalité sur le terrain et obtenir de véritables informations sur les conflits, le citoyens lambda Congolais trouve cette déclaration comme une façon de cracher sur les milliers morts enregistrés sur le sol Congolais suit l'intervention Rwandaise au Kivu depuis 1996.
Par ailleurs, la majeure question qui revient en boucle face à l'alibi primordial de Kigali, les FADLR, pour justifier son invasion reste la demande à Kigali du bilan de ses opérations en RDC autour de 2006 pour traquer les FDLR et surtout son intérêt à défendre le M23, rebellion qu'il estime Congolais, dans toutes ses déclarations si surement il n'était pas impliqué dans cette crise dans la région des Grands-Lacs.
Diddy MASTAKI, Goma