
Le climat social et sécuritaire de la ville de Goma prend un nouveau tournant à quelques jours du Festival Amani, initialement prévu du 15 au 17 novembre 2024. Le maire de Goma, le Commissaire Supérieur Principal Kapend Kamand Faustin, a en effet annoncé dans un communiqué ce 12 novembre que l'événement n'est pas autorisé et ne pourra donc pas se tenir comme prévu. Cette décision intervient alors que le Mouvement National Congolais (MNC) avait prévu une manifestation pour ce mercredi 13 novembre, appelant à l'annulation immédiate du festival, invoquant le contexte de sécurité fragile de la ville.
La mairie a indiqué clairement qu'elle n’a été informée d’aucune démarche officielle concernant l'organisation de cet événement culturel.
"Le Festival Amani n’est pas autorisé au lieu et date tel que prévu pour des raisons d’ordre sécuritaire, autant que la marche prévue ce 13 novembre par le Mouvement National Congolais", souligne le communiqué.
La mairie a demandé aux services de sécurité de veiller scrupuleusement au respect de cette interdiction.
De leur côté, les organisateurs du Festival Amani avaient sollicité en amont le soutien des autorités. Dans une lettre datée du 6 août dernier, ils avaient alerté les autorités de la tenue de cet événement majeur en République Démocratique du Congo, initialement prévu pour février, mais reporté à cause de la situation sécuritaire. L’organisation avait demandé au gouverneur militaire de cette province la mobilisation d'un dispositif sécuritaire, couvrant la période de cet événement, pour assurer la sécurité des festivaliers, et avait même convié le gouverneur militaire Peter Chirimwami à prendre part aux activités.
Dans leur lettre, les organisateurs avaient rappelé que le Festival Amani est un symbole de résilience culturelle et un des événements les plus importants de la scène musicale et artistique en RDC et en Afrique. En le maintenant malgré les tensions, ils espéraient donner un message fort de cohésion sociale et de résistance pacifique.
Face aux exigences du Mouvement National Congolais et à la fragilité sécuritaire de la région, la mairie semble donc avoir opté pour une stratégie de prudence en interdisant à la fois le festival et la manifestation prévue. Le Mouvement National Congolais avait exprimé son opposition au festival, arguant que la priorité devrait être accordée à la stabilisation de la région.
Diddy MASTAKI