
La rentrée scolaire 2024-2025 ne donne pas encore une lueur d’espoir en province éducationnelle Nord-Kivu II, dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). En plus de la situation sécuritaire précaire, l’engouement reste très faible au marché de vente des fournitures scolaires et les structures syndicales des enseignants envisagent un boycott.
Prévue pour le 2 septembre, la rentrée scolaire 2024-2025 semble hypothétique dans la partie grand nord du Nord-Kivu. Cette dernière est secouée par l’activisme des groupes armés, dont la rébellion M23/AFC et Allied Democratic Forces (ADF) ainsi que des miliciens Maï-Maï. Nombreux habitants ont quitté leurs milieux d’origine en territoires de Lubero et Beni, vivent en déplacement dans les centres urbains.
Conditions de vie difficiles
Selon l’ONG locale Intégration Sociale pour la Promotion des Nécessiteux (ISPRON) à Butembo, les parents déplacés éprouvent d’énormes difficultés pour accéder à la nourriture, abris et bien plus encore acheter des fournitures telles qu’uniformes et objets classiques. À Lubero et Beni, certaines écoles sont transformées en centres d’accueil des personnes déplacées.
En ville de Butembo, l’engouement n’est pas perceptible au marché des fournitures scolaires. « Il n’y a pas vraiment de clients. Les années passées, les clients venaient d’autres entités environnantes comme Mangurejipa pour acheter des uniformes, cahiers, stylos, crayons, ardoise, … pour les revendre », confie une vendeuse des fournitures scolaires.
Certains parents tentent d’expliquer cette timidité par la conjoncture économique actuelle ; alors que d’autres craignent une année blanche suite à l’expansion de la rébellion du Mouvement du 23 Mars dans la province.
Menace de boycott des enseignants
Par ailleurs, des structures syndicales des enseignants, à l’instar de la Force Syndicale Nationale (FOSYNAT) et la Confédération Démocratique du Travail (CDT) menacent de boycotter la rentrée scolaire dans la province éducationnelle Nord-Kivu II. Elles fixent comme préalables la mise en application de tous les accords signés entre le Gouvernement congolais et le banc syndical. Il s’agit du payement de l’enseignant le moins gradé à cinq cents dollars américains (500$), de l’amélioration de la masse salariale des enseignants.
Lors du Conseil des ministres du 9 août 2024 à Kinshasa, le Gouvernement de la RDC a exprimé son souhait d’une rentrée scolaire apaisée. La Première-ministre Judith Suminwa a évoqué la nécessité de la réactivation du processus de dialogue par toutes les parties prenantes pour la prise en charge des revendications des enseignants.
Martin Leku, Butembo