
L'atmosphère était tendue ce lundi 14 octobre 2024 à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, où des écoliers en colère ont investi le cabinet du gouverneur. Leur objectif : attirer l’attention des autorités provinciales sur le boycott prolongé des enseignants qui paralyse les écoles publiques depuis plusieurs semaines.
En dépit de l’appel au patriotisme lancé par la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, les enseignants ont refusé de reprendre le travail. Cette grève, qui se poursuit depuis le 2 septembre 2024, touche durement plusieurs écoles primaires dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où les classes restent désertées par les enseignants.
Frustrés par cette situation qui compromet leur éducation, des élèves ont décidé de prendre les choses en main. En nombre, ils se sont dirigés vers le cabinet du gouverneur du Sud-Kivu, espérant faire pression sur les autorités pour qu’elles accèdent aux revendications des enseignants, afin de pouvoir reprendre les cours.
Le mouvement de grève des enseignants est motivé par une demande de revalorisation salariale. Ils exigent une augmentation de 1 500 000 FC, soit environ 500 USD, promesse qui n’a toujours pas été tenue par le gouvernement. En réponse à cette situation, les enseignants ont choisi de maintenir leur mouvement de grève.
Pour justifier le non-respect de cette promesse, la Première ministre a évoqué des contraintes budgétaires liées à l’exercice de 2023. Toutefois, elle a assuré que cette revendication serait prise en compte dans le budget de l’année 2025, en soulignant l’importance de préserver la paix sociale en cette période difficile.
Dans l’intervalle, le gouvernement a proposé d’allouer une augmentation de 50 000 FC au premier trimestre de l’année en cours et un autre montant similaire au deuxième trimestre, mesure jugée insuffisante par les enseignants. L'avenir de ces écoliers reste donc incertain, malgré la mobilisation de ce lundi.
Gloiredo Ngise, Goma