
L’hémicycle de l’Assemblée nationale s’est transformé en véritable amphithéâtre académique lors de la récente intervention du ministre Congolais du Commerce Extérieur, Julien Paluku Kahongya la semaine dernière. Face aux élus nationaux, le ministre a brillamment exposé les mécanismes mis en place pour protéger l’économie nationale, préserver les recettes douanières et soutenir les opérateurs économiques, notamment dans les provinces frontalières de l’Est du pays.
Parmi les nombreux témoignages de satisfaction, celui du député national et professeur ordinaire Gode Mpoyi Kadima, de l’Université de Kinshasa, a particulièrement retenu l’attention.
« Je me croyais dans une salle de cours, a-t-il déclaré, soulignant la clarté et la profondeur de l’exposé ministériel. Non seulement il s’est bien exprimé, mais surtout, il défend les intérêts de la République », a ajouté l’ancien Président de l’Assemblée nationale.
Des mesures concrètes pour enrayer la fraude transfrontalière
Le professeur Gode Mpoyi a salué les mesures phares évoquées par Julien Paluku, notamment celles visant à lutter contre le fractionnement des colis à la frontière avec le Rwanda, une pratique qui nuit gravement aux recettes douanières. Le ministre a dénoncé la concurrence fiscale déloyale exercée par les MAGERWA, des magasins généraux Rwandais installés tout le long de la frontière Congolaise, qui permettent aux importateurs d’échapper à la fiscalité Congolaise en fractionnant leurs marchandises.
Selon le député, « au moins 10 % des recettes douanières proviennent du Nord et du Sud-Kivu », ce qui justifie une protection renforcée de ces revenus. Il a insisté sur le fait que laisser prospérer ces pratiques frauduleuses reviendrait à saboter l’économie Congolaise.
Un discours fondé sur le droit international du commerce
Julien Paluku a également démontré que ses positions sont juridiquement fondées, s’appuyant sur les principes du droit international des échanges. Il a rappelé que les transits internationaux doivent se faire d’un bureau douanier à un autre, et qu’un État qui laisse prospérer les circuits parallèles devient suspect aux yeux des instances internationales, notamment en matière de lutte contre le terrorisme et le blanchiment.
En renforçant la traçabilité des marchandises entrant sur le territoire par les ports de Mombasa ou de Dar-es-Salaam, le ministre vise à assurer une meilleure régulation des flux commerciaux et à renforcer la souveraineté économique du pays.
Une prescription douanière étendue à 15 ans
Autre point fort de son intervention : la mise en garde contre les infractions douanières, qui restent désormais poursuivables jusqu’à 15 ans après les faits. Une réforme saluée par les parlementaires comme un levier efficace contre les trafics illicites.
Un ministre qui comprend les opérateurs économiques
Contrairement à certaines critiques, Gode Mpoyi estime que Julien Paluku est un allié des opérateurs économiques, notamment ceux du Kivu. « Ce sont les ministres comme lui qui aiment les opérateurs économiques, a-t-il affirmé, en appelant à un soutien sans réserve aux actions du ministère du Commerce Extérieur.
Diddy MASTAKI