
Le 15 juin 2025, Rome s’apprête à accueillir un événement chargé de sens : la béatification de Floribert Bwana Chui Bin Kositi, un jeune Congolais dont le courage face à la corruption a fait de lui un martyr moderne. Ce jour-là, le Pape Léon XIV reconnaîtra officiellement son sacrifice, plaçant son nom parmi ceux que l’Église honore pour leur fidélité à l’Évangile jusqu’au don de leur vie.
Né en République Démocratique du Congo, Floribert était un ancien étudiant en droit à l’Université de Goma (UNIGOM). Chrétien catholique engagé, il avait choisi d’incarner ses valeurs dans sa vie professionnelle. En tant que commissaire aux avaries à l’Office Congolais de Contrôle (OCC), il avait une mission cruciale : veiller à ce que les produits impropres à la consommation ne parviennent pas aux marchés.
En juillet 2007, il fait face à une tentative de corruption d’une rare violence. Des opérateurs économiques veulent faire passer des produits alimentaires avariés. Floribert refuse catégoriquement. Il alerte, bloque, résiste… et paie ce geste de sa vie. Le 8 juillet 2007, il est assassiné à Goma. Un crime resté impuni, mais qui a semé une semence de conscience à travers le pays.
Son geste simple, mais héroïque incarne la force de la foi face à l’injustice. Dans une RDC en proie à la corruption et à la banalisation du mal, le choix de Floribert est un acte radical, un témoignage vivant que la vérité a un prix, mais aussi une valeur éternelle.
En le béatifiant, l’Église catholique ne célèbre pas seulement un martyr, mais offre un modèle puissant à toute une génération : celui d’un jeune Africain debout, fidèle à Dieu, intègre jusqu’au bout.
Des délégations venues du Congo et d’ailleurs sont attendues à Rome pour cette cérémonie, qui marquera une page d’espérance pour l’Afrique et pour tous ceux qui refusent de trahir leur conscience.
Diddy MASTAKI