
Alors que les négociations de paix entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda se poursuivent à Washington sous la médiation des États-Unis d'Amérique, le gouvernement Rwandais exprime son inquiétude face à la publication d’informations sensibles dans la presse internationale.
Réagissant à un article controversé publié par l’agence Reuters le 10 juin 2025, portant sur la présence des troupes rwandaises en RDC et les démarches diplomatiques en cours, le ministre Rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a dénoncé la fuite de documents confidentiels issus des discussions.
« J’espère que ceux qui, parmi les parties prenantes aux négociations en cours pour un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, divulguent de manière malveillante des propositions unilatérales et des documents de travail évolutifs à la presse, comprennent qu’ils peuvent compromettre le succès des pourparlers de Washington », a déclaré le diplomate Rwandais.
Cette réaction de Kigali survient dans un contexte médiatique chargé, marqué notamment par la diffusion, la semaine dernière, d’un reportage percutant de CBS News, l’une des principales chaînes Américaines. Ce reportage d’enquête met en lumière l’invasion du territoire Congolais par l’armée Rwandaise, avec des témoignages de civils, des images satellite et des preuves accablantes sur l’implication directe du Rwanda dans les violences en l’Est de la RDC.
Dans la foulée, l’article de Reuters révélait également des éléments supposés du contenu des négociations en cours, notamment des propositions de retrait progressif des troupes Rwandaises et la mise en place d’un mécanisme conjoint de surveillance à la frontière.
Sans confirmer ni infirmer les détails évoqués par les médias, Kigali met en garde contre une instrumentalisation médiatique du processus, qui pourrait entraver la confiance mutuelle nécessaire à l’aboutissement d’un accord durable.
Les autorités Congolaises n’ont pas encore réagi officiellement à la déclaration du ministre Rwandais. Toutefois, dans l’opinion publique Congolaise, les reportages comme celui de CBS News renforcent la pression sur le gouvernement de Kinshasa pour exiger une réponse farouche à cette invasion Rwandaise, la justice et des garanties concrètes de sécurité, dans une région ravagée depuis des décennies par les conflits armés.
Le processus engagé à Washington, soutenu par plusieurs partenaires internationaux, vise à désamorcer ces tensions. Mais dans ce climat tendu, chaque fuite, chaque déclaration publique, chaque enquête journalistique, peut influencer le cours des discussions.
Kigali plaide pour la discrétion, tandis que les attentes populaires, notamment en RDC, appellent à la transparence et à la reddition de comptes sur les actes commis dans la région des Grands-Lacs.
Diddy MASTAKI