Des veuves de militaires manifestent pour réclamer leurs arriérés des soldes
Une trentaine de veuves de militaires Congolais ont manifesté mardi 03 juin devant la mairie d’Uvira pour exiger le paiement de leurs arriérés des soldes. Venant de plusieurs localités dans l’Est du pays, elles dénoncent un abandon prolongé par les autorités Congolaises, malgré les sacrifices consentis par leurs époux tombés au front ou encore engagés dans les combats contre les groupes armés, notamment le M23.
Brandissant des pancartes et entonnant des chants de détresse, ces femmes ont paralysé pendant plusieurs heures le boulevard principal de la ville. Certaines portaient leurs enfants sur les dos, symboles poignants d’une double charge : celle du deuil et de la survie.
« Nous souffrons avec nos enfants, sans aucune aide. Nos maris sont morts pour le pays, mais l’État nous abandonne », a lancé une manifestante, la voix brisée par l’épuisement.
Issues de Goma, Beni, Bukavu, Minembwe et Uvira, ces veuves ont bravé l’insécurité pour rejoindre le Sud-Kivu, espérant se faire entendre. Depuis plusieurs mois, elles vivent sans pension ni soutien psychologique. Pour certaines, quatre (04) mois de soldes restent impayés. Pour d’autres, c’est le silence total des autorités après la disparition de leurs maris au combat.
« Le sacrifice de nos maris ne doit pas être effacé par le silence des institutions », a déclaré une autre veuve, en larmes.
Alors que le gouvernement multiplie les hommages et déclarations en faveur des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), les familles des militaires tombés se sentent ignorées. Elles réclament des actes concrets : le paiement immédiat des arriérés, un mécanisme d’indemnisation des veuves, et un accompagnement durable sur les plans économique et social.
« Le patriotisme ne remplit pas une marmite ni n’achète les cahiers de nos enfants », ironise une autre manifestante.
À l’heure où les combats s’intensifient dans l’Est du pays, ces femmes rappellent à l’État Congolais que soutenir les familles des militaires est une obligation morale et républicaine.
Diddy MASTAKI
