
Après près de deux (02) mois d'accalmie relative, la situation sécuritaire en Ituri s'est de nouveau détériorée. C’est le constat dressé par la Société Civile Forces Vives de l’Ituri, réunie lundi 19 mai à Bunia pour évaluer les récentes escalades de violence.
Selon cette structure citoyenne, plusieurs affrontements ont été enregistrés entre le 10 et le 18 mai, notamment à Lopa, où des accrochages ont opposé les miliciens de Zaïre aux forces loyalistes. Ces incidents ont coûté la vie à deux (02) civils.
Des actes de pillage ont également été signalés : des marchés attaqués, des motos et marchandises volées à Dzuda, cent et dix-sept (117) chèvres dérobées à Duma-Drodro et Dhessa-Largu par le groupe armé CODECO, ainsi que quatre cent (400) vaches emportées à Basunu et d'autres à Ndoya, cette fois par les miliciens du FPIC.
La tension est aussi vive sur le littoral du lac Albert, où des tirs d’armes se font entendre depuis le 17 mai. À Lopa, un orpailleur a succombé à ses blessures après avoir été touché par un éclat de bombe lors d’un bombardement par un hélicoptère des Forces Armées Congolaises (FARDC).
Dans la foulée, un échange de tirs entre miliciens et forces loyalistes a eu lieu en plein centre commercial d’Iga-Barrière, entraînant la mort d’un conducteur de taxi-moto et des dégâts matériels. Une arme de type PKM, appartenant à l’escorte de l’administrateur du territoire de Djugu, aurait également disparu lors de l’altercation.
La Société Civile déplore la mort de ce taximan, symbole de la jeunesse qui choisit la voie du travail plutôt que celle de la violence. Elle condamne fermement les violences en cours et lance un appel pressant aux autorités et aux différents acteurs impliqués.
Cette structure citoyenne recommande aux autorités militaires d’adopter une approche civilo-militaire, de traquer les groupes armés et de protéger strictement les civils. Aux miliciens, elle demande de coopérer avec les forces de l’ordre, notamment en restituant les armes perdues, et de s’abstenir de tout affrontement durant le processus de paix. À la population, elle recommande de résister aux manipulations, de dénoncer les instigateurs et de collaborer activement avec les forces de sécurité.
« L’heure est venue pour l’Ituri de tourner la page des violences et d’embrasser la paix, le vivre-ensemble et la cohabitation pacifique », conclut le communiqué signé par Ir Dieudonné Lossa Dhekana, Coordonnateur provincial de la Société Civile Forces Vives de l’Ituri.
Joël Heri Budjo