
Dans ce rapport produit par OCHA-RDC en collaboration avec les partenaires humanitaires, dans la province du Sud-Kivu, il y a eu des affrontements et nouveaux déplacements dans plusieurs zones des territoires d'Uvira, Fizi, Walungu et Kalehe, une accalmie relative est observée à Bukavu malgré l'insécurité et criminalité préoccupante, une distribution de vivres à 114 000 personnes à Kalehe et Uvira et une flambée de choléra dans le territoire d'Uvira.
Selon OCHA-RDC, la situation à Bukavu demeure relativement calme, en dépit de la criminalité persistante. Les activités reprennent progressivement, avec la réouverture des écoles, des marchés et des commerces. Cependant, les banques restent fermées, entraînant une pénurie de liquidité dans la ville et une bonne partie de la province du Sud-Kivu.
« La sécurité reste une préoccupation majeure. Des personnes tuées par balles sont régulièrement découvertes dans différents quartiers de la ville, alimentant un climat de psychose au sein de la population. Dans la nuit du 12 au 13 mars, dix (10) corps ont été retrouvés à Ibanda, Kadutu et Bagira, des communes périphériques à environ 4km du Centre-Ville de Bukavu. Ces incidents s’ajoutent à plusieurs incidents de tueries, pillages, viols et enlèvements signalés au cours des quatre dernières semaines. Entre les 06 et 09 mars, plusieurs cas de cambriolages et au moins dix (10) décès par fusillade ont été rapportés dans divers quartiers de Bukavu.
Par ailleurs, en territoire d’Uvira, entre le 1ᵉʳ et le 14 mars, des affrontements entre les FARDC et le M23 se sont poursuivis dans les Hauts Plateaux d'Uvira, affectant les localités de Kahololo, Kageregere, Kitembe, Bijombo, Mugete, Mitamba, Magunda et Muranvya, entraînant des conséquences humanitaires susceptibles de s'aggraver.
Dans la ville d'Uvira, les acteurs humanitaires estiment que plus de 554 000 personnes ont été affectées par la crise, dont 270 000 déplacés internes. Parmi ces déplacés, plus de 126 000 ont fui vers la plaine de Ruzizi au mois de février 2025. La détérioration de la situation sécuritaire a entraîné de nombreux cas de violences sexuelles dans la ville. Au moins 127 femmes et filles mineures ont été victimes de viols durant l'hibernation forcée qu’ont engendré les violents affrontements du 15 au 22 février 2025. Parmi ces victimes, 54 (soit 43 %) ont bénéficié d’une prise en charge médicale dans les 72 heures après l'incident.
Toutefois, de nombreux cas sont restés sans soins médicaux en raison d’une pénurie de Kits de Protection Post-incident (Kits PEP) dans plusieurs structures de santé.
Depuis plusieurs semaines, le contexte humanitaire se détériore davantage, avec une épidémie de choléra qui sévit dans les zones de santé d’Uvira et de Ruzizi. Au 10 mars 2025, 242 cas et dix décès ont été recensés dans ces deux zones. Le Centre de Traitement du Choléra (CTC) de Ruzizi, situé à Sange, est confronté à une rupture de stock d'intrants médicaux, alors que le nombre de cas continue d'augmenter. MSF a renforcé son soutien depuis le 04 mars en fournissant des intrants médicaux et en menant des activités de prévention et d’amélioration des conditions d'hygiène des populations.
La Croix-Rouge Congolaise, en collaboration avec l'UNICEF, a pu accéder aux zones de santé de Ruzizi et d'Uvira pour lancer des activités d’amélioration de l’accès à l'eau, à l'hygiène et à l'assainissement en réponse à l'épidémie de choléra.
David A.