
À Bunia, la tomate devient un produit de luxe. Depuis plusieurs semaines, son prix ne cesse d’augmenter, fragilisant les activités des vendeuses du marché central et impactant lourdement les ménages.
En cause : une saison sèche prolongée qui affecte la production agricole locale et régionale. Contrairement à l’année précédente, les conditions météorologiques sont particulièrement défavorables. Le manque de pluie a sévèrement réduit les récoltes dans l’ensemble de l’Ituri, obligeant les commerçants à se tourner vers des sources d’approvisionnement plus lointaines.
« Nous nous ravitaillons désormais à Kampala ou même au Kenya. Mais là-bas aussi, la sécheresse sévit. Résultat : le sac de tomates est passé de 300 000 à 500 000 francs congolais », explique Mama Pauline, vendeuse au marché central.
Cette flambée des prix se répercute directement sur les consommateurs. Une petite portion de tomates qui se vendait à 500 FC s’échange aujourd’hui entre 800 et 1000 FC.
« On n’a pas le choix. Si on n’augmente pas les prix, on travaille à perte. Les clients se plaignent, mais nous aussi, on souffre », déplore Mama Esther, une autre vendeuse.
Face à cette situation, certaines commerçantes songent déjà à se reconvertir. « Avec les frais de transport qui augmentent et le sac qu’on achète à prix d’or, on ne sait plus comment s’en sortir », confie Mama Rose, visiblement inquiète.
Aliment de base dans de nombreux foyers, la tomate devient de plus en plus inaccessible pour les ménages modestes. En attendant un retour des pluies et une reprise de la production locale, vendeuses et consommateurs doivent composer avec une réalité économique de plus en plus rude.
Gloiredo Ngise