
À Goma, une polémique refait surface concernant les frais de confirmation des places dans certaines écoles privées. La société civile Forces Vives, coordination provinciale du Nord-Kivu, dénonce cette pratique, qui semblait pourtant avoir été éradiquée après une interdiction provinciale il y a quelques années.
Julienne Kasilamo, responsable de la thématique éducation et recherche scientifique au sein de cette organisation, déplore la résurgence de ces frais. Selon elle, certaines écoles exigent désormais des parents le paiement du premier trimestre ou l'achat d'uniformes à des tarifs supérieurs à ceux du marché pour garantir une place à leurs enfants. Cette situation exacerbe les difficultés financières des familles, déjà éprouvées par la crise économique de la province.
« Les frais de confirmation de place et la vente d'uniformes dans les écoles privées sont devenus des pratiques courantes malgré les interdictions précédentes. L'an passé, des chefs d'établissement ont été interpellés pour de telles pratiques, mais le problème persiste », indique Julienne Kasilamo. Elle précise que cette situation représente une charge financière importante pour les familles, qui doivent débourser entre 80 et 120 dollars pour inscrire leurs enfants, un montant qui peut peser lourdement sur un budget familial, surtout lorsqu'il y a plusieurs enfants.
Il y a trois ans, alors ministre provinciale de l'Éducation, Prisca Luanda Kamala, actuelle conseillère du gouverneur militaire en charge de l'éducation, avait signé une circulaire interdisant la perception de ces frais ainsi que la vente de fournitures scolaires dans les écoles. Cependant, cette directive semble largement ignorée, laissant les familles confrontées à des pratiques financières injustes.
La société civile appelle donc les autorités, notamment le gouverneur a tout mettre en place pour arrêter cette pratique qui pèse sur les parents alors que la ville traverse une situation socio-économique encore critique depuis la guerre que mène le M23 sur le sol de la province du Nord-Kivu.
Diddy MASTAKI