
Alors que les enseignants des écoles publiques en République Démocratique du Congo (RDC) entament la deuxième semaine de leur grève sèche, la situation devient critique pour l'éducation des enfants. Au cœur du conflit : la revendication d'une majoration salariale de 500 dollars, une somme que les enseignants jugent nécessaire pour améliorer leurs conditions de vie. Cependant, face à l'inaction apparente du gouvernement, des propositions alternatives émergent pour tenter de débloquer la situation.
Dans ce contexte tendu, Faustin Ndibwami, préfet des études d’une école de la ville de Goma, a avancé une idée qui pourrait offrir une solution temporaire. S'exprimant lors d'un forum réunissant les syndicats des enseignants de la province du Nord-Kivu, il a suggéré de permettre aux écoles de percevoir 50% des frais scolaires auprès des parents d’élèves. Selon lui, cette mesure pourrait compenser l'absence de la majoration réclamée et permettre aux enseignants de reprendre le chemin des classes dès le lundi 16 septembre 2024.
« Si le gouvernement ne trouve pas la possibilité de payer les 500 dollars demandés, vu la situation actuelle, il serait possible d'autoriser les écoles à faire payer 50% des frais scolaires aux parents. Cela permettrait de compenser et de permettre aux enseignants de reprendre les cours. En parallèle, il faudrait étudier la faisabilité de payer les écoles non subventionnées. C'est mon avis si j’étais décideur, car laisser les enfants à la maison n’est pas une solution favorable », a déclaré Faustin Ndibwami.
Cette proposition intervient alors que les enseignants des écoles primaires publiques se sont également joints à la grève, amplifiant l'ampleur du mouvement. Pour Faustin Ndibwami, la grève, bien qu’elle exprime des revendications légitimes, met en péril l’éducation des jeunes générations. Sa proposition vise à éviter un blocage prolongé qui pourrait avoir des conséquences graves sur l’avenir des élèves.
Toutefois, la suggestion de faire porter une partie du fardeau financier aux parents ne manquera pas de susciter des débats, dans un contexte où de nombreuses familles Congolaises peinent déjà à subvenir aux besoins de base. Reste à savoir si le gouvernement sera prêt à examiner cette proposition ou s’il trouvera une autre solution pour répondre aux attentes des enseignants sans impacter davantage les parents d’élèves.
L'éducation étant un pilier du développement national, la résolution rapide de cette crise est plus que nécessaire pour garantir la continuité des cours et l’avenir des jeunes en RDC.
Diddy MASTAKI