
Plus de 6 mois se sont écoulés depuis le tragique incident à Mangina (territoire de Beni), où plus de 7 civils ont perdu la vie sous les balles des hommes assimilés aux soldats des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).
Par Kasoki Lwanzo
Malgré les assurances données par les autorités militaires des Forces armées de la République Démocratique du Congo de tenir des audiences publiques pour faire la lumière sur cette tragédie, aucune action concrète n'a été entreprise jusqu'à présent.
Si les autorités militaires se retranchent dans le silence, la pression de la société civile locale est loin de faiblir. Chaque jour qui passe sans que justice ne soit rendue accentue le sentiment d'injustice qui prévaut parmi les habitants de Mangina.
la société civile locale de Mangina qui continue de réclamer justice pour les victimes indique qu’elle demeure jusqu’à ce jour dans l'attente. Vunyatsi Muongozi, qui est le président de la structure citoyenne insiste sur l'urgence d'obtenir « des réponses et des comptes de la part des responsables de cet acte odieux ».
Celui-ci rappelle que les civils ont été abattus à bout portant, leurs vies brutalement arrachées, sur « la base de simples soupçons concernant leur présumée affiliation à un groupe rebelle ». La justice ne doit pas être simplement promise, mais doit être rendue, souligne Vunyatsi Muongozi.
Entre-temps, les familles des victimes, plongées dans le deuil et la souffrance, attendent désespérément que la vérité éclate et que les coupables soient tenus responsables. La société civile de Mangina réclame non seulement justice, mais aussi la garantie que de tels actes barbares ne se reproduiront plus.
Pour rappel, en rapport avec cette affaire six militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) avaient été arrêtés à Mangina, le 9 janvier, sur ordre du commandant du secteur opérationnel Sokola I au Grand Nord-Kivu. Ils étaient accusés par l’armée de dérapages et présumés meurtre sur des civils lors d’un affrontement entre l’armée régulière et un groupe armé des jeunes combattants Maï-Maï se réclamant des Wazalendo.
« Il y a eu des bavures, de l’insécurité qui ont provoqué le déplacement de nos compatriotes vers les agglomérations jugées sécurisées (…) Lors des affrontements entre l’armée congolaise et les Maï-Maï, 3 soldats sont tombés sur le champ d’honneur ; 2 armes récupérées par ces inciviques. Et du côté de la population civile, malheureusement nous avons compté 7 morts. Non seulement les militaires qui ont été arrêtés, vont répondre à leurs actes ; mais aussi le député Alain Siwako doit se mettre en tête qu’il sera arrêté », déclarait alors le porte-parole de l’armée congolaise dans le grand nord, le capitaine Anthony Mwalushay.