
Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) a salué la décision du gouvernement de la République Démocratique du Congo de mettre en place une enquête indépendante suite au massacre survenu à la prison centrale de Makala dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 septembre 2024.
Cette tragédie, ayant fait 131 morts selon les autorités, vient souligner une nouvelle fois la situation dramatique de cette prison, emblème des dysfonctionnements graves du système carcéral Congolais.
La prison de Makala, initialement conçue pour abriter 1.500 détenus, en compte aujourd'hui près de 15.000, soit près de dix fois sa capacité. Cette surpopulation crée des conditions de vie intolérables, caractérisées par un manque d'accès à l'eau potable, une nourriture insuffisante et des soins médicaux quasi inexistants. Ces conditions inhumaines ont conduit à plusieurs émeutes et tentatives d’évasion au fil des ans, notamment en mai 2017, où de nombreux détenus avaient perdu la vie.
En dépit des appels répétés de la société civile, dont la LUCHA, pour réformer le système carcéral, peu d'actions concrètes ont été entreprises pour améliorer la situation. Le massacre de septembre 2024 n’est malheureusement qu’un énième épisode de violences à Makala, accentuées par des conditions de vie dégradées et l’usage disproportionné de la force par les autorités pénitentiaires. Ce lieu de détention est devenu un symbole de souffrance et de violations constantes des droits humains des prisonniers.
La LUCHA a exprimé, dans un communiqué de presse du 10 septembre, son souhait de participer activement à la commission d'enquête annoncée, qui comprendra également le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) et des représentants de la société civile.
Ce mouvement citoyen espère que sa participation garantira la transparence des investigations et veillera à ce que justice soit rendue aux victimes. Parallèlement, la LUCHA renouvelle son appel à des réformes urgentes du système pénitentiaire, en commençant par le désengorgement des prisons et l’amélioration des conditions de vie des détenus, afin de mettre fin à ce cycle de violences récurrentes.
Diddy MASTAKI