
Un mouvement des habitants est observé depuis la matinée du mardi 6 décembre 2022, dans la partie nord de la ville de Butembo, dans la province du Nord-Kivu. Il fait suite à l'installation d'une nouvelle position militaire des Forces armées de la République du Congo (FARDC) au cimetière de Kitatumba, dans la commune de Vulamba.
Cette situation a commencé à être observée dans la nuit du lundi 5 décembre. Les habitants de la cellule de Brazza, dans le quartier Congo ya Sika, quittent cet endroit pour des lieux supposés sûrs. Ils craignent que les éléments de l’armée ne commettent des exactions dans la nouvelle zone qu’ils occupent.
"Depuis que nous avons constaté la présence des militaires, tout le monde a peur. Ils décident de quitter leurs maisons et de s'installer ailleurs à cause de ce que ces soldats font à Mathembe. Tout ce que nous voulons, c'est qu'ils soient déployés dans un endroit éloigné", a déclaré un habitant.
De son côté, l'armée affirme que cette nouvelle position militaire vise à déjouer le piège des brebis galeuses qui se cachent dans la communauté. Le lieutenant-colonel Yvon Ngoy Kiesse exhorte la population de Brazza à rester calme.
"La population ne peut pas bouger quand elle ne sait rien. Ceux qui bougent savent quelque chose, ils sont de connivence avec les jeunes bandits de la zone. Cette population doit rester calme et laisser l'armée faire son travail. Nous sommes là pour chercher les brebis galeuses, ceux qui ont des armes non autorisées", rassure-t-il.
Plus ou moins neuf cas de viols de femmes ont été enregistrés dans le quartier Mathembe, dans la commune de Vulamba. Les auteurs présumés sont des soldats des FARDC. En plus de violer les femmes, les militaires sont également accusés de piller les biens des civils. Cela crée un climat de méfiance entre la population civile et son armée.
Martin Leku, Butembo