
Alors que le pays fait face à une agression persistante attribuée au Rwanda, la classe politique Congolaise semble s'enliser dans des contradictions de plus en plus criantes. Le consensus semble pourtant clair sur un point : le Rwanda est désigné comme l’agresseur de la République Démocratique du Congo. Mais au lieu d’une réponse nationale structurée et déterminée, les appels se multiplient en faveur d’un « dialogue inclusif » entre les acteurs politiques Congolais.
Les évêques catholiques, voix influente dans l’espace public congolais, ont récemment plaidé pour un « pacte républicain » à l’issue d’un tel dialogue. Mais une question essentielle demeure : en quoi un dialogue entre Congolais mettrait-il fin à l’agression Rwandaise ? Pour certains observateurs, dont le politicien Steve Mbikayi, cette posture relève d’un contresens stratégique.
« Il n’y a pas deux solutions : nous devons nous réorganiser pour chasser le Rwanda de notre territoire. Nous devons gagner cette guerre », martèle M. Mbikayi, dénonçant ce qu’il considère comme une diversion politique. Selon lui, le dialogue politique n’est rien d’autre qu’un subterfuge, porté par ceux qui avaient boycotté les élections ou échoué dans les urnes, et qui cherchent désormais à se frayer une place dans les institutions en contournant le verdict populaire.
Cette critique s’adresse autant à l’opposition qu’à la majorité présidentielle. Car du côté du pouvoir, accepter un tel dialogue reviendrait, selon Mbikayi, à renier sa propre légitimité.
« C’est apporter de l’eau au moulin de ceux qui, comme toujours, après avoir été désavoués par le peuple, crient à la tricherie sur les réseaux sociaux faute de pouvoir mobiliser sur le terrain », ajoute-t-il.
Dans un contexte où l’unité nationale est primordiale face à l’ennemi extérieur, la tentation d’un dialogue politique pourrait paradoxalement affaiblir l’autorité de l’État et diluer la réponse à l’agression. Pour Steve Mbikayi, l’heure est donc à la réorganisation nationale autour d’un seul objectif : la défense du territoire et la reconquête de la souveraineté.
Diddy MASTAKI